-LA FONTAINE STE-MARIE : ensemble architecturale symbolisant la ville de ROUEN- |
Quand un Rouennais ouvre un robinet d'eau sait-il d'où elle vient ?
C'est un geste tellement ordinaire de nos jours qu'il en ignore l'origine et pourtant il est ancré depuis la nuit des temps au site exceptionnel de la capitale de la Normandie.
Entre Paris et Le Havre, seul endroit où 1800 mètres séparent le nid de la Seine des contres-forts du plateau calcaire, la ville de ROUEN est située sur une tête de méandre de la Seine vers laquelle s'abaissent des collines en amphithéâtre dont les vallées facilitent les échanges avec l'arrière pays.
-Allégorie de la ville de Rouen et à droite de l'élevage- |
21 sources d'eau potable ont toujours alimenté la vieille cité close par des remparts depuis 1346, ce qui lui permit de mieux résister aux malheurs du temps, aux sièges des ennemies, et de favoriser les sources d'énergies par la construction de nombreux moulins.
Rue Louis Ricard, à 39 mètres d'altitude, dans l'alignement de la rue de la République et de la place Charles de Gaulle (Hôtel de Ville), la Fontaine Sainte-Marie, imposant monument de la fin du XIX° siècle, cache un colossal réservoir d'eau potable.
C'est une œuvre architecturale et artistique collective bâtie à l'emplacement d'un ancien cirque.
Cette fontaine est un terrain majeur de l'histoire sociale (Voire l'article ci-dessous sur le Livre des Fontaines).
On lui reproche sa lourdeur froide dépourvue d’âme, due au nombre excessif de ses symboles allégoriques.
La plupart des rouennais passent en effet devant sans lever les yeux, totalement indifférents et pourtant ils boivent tous les jours de l'eau issue du réseau souterrain complexe de distribution de cette source de vie.
Il faut se rendre compte de la révolution des mœurs à la fin du XIX° siècle qu'apporta l'eau courante pour l'hygiène personnel et la salubrité publique. Au niveau de la santé publique, certaines épidémies comme la typhoïde, furent maîtrisées grâce à l'eau potable accessible à tous les ménages.
L’architecte Edouard de Perches gagna le concours organisé par la commune et il construisit de 1874 à 1879 cet ensemble.
Les sculptures animalières ont été réalisées par Alexandre Falguière ; le cheval central, le bœuf, les personnages symbolisant l'agriculture et l'élevage par Victor Peter; les enfants symbolisant les rivières de l'Aubec et du Robec par Alphonse Guilloux. Tout ce petit monde sombra dans l'oubli.
-La statue de LA SOURCE- (Carte postale) |
La Fontaine Sainte-Marie avec son massif vaisseau voguant sur l'Aubette et le Robec, reste pourtant un intéressant témoignage de l'art sculptural de la fin du XIX° siècle.
JACQUES LE LIEUR ET LES CANALISATIONS D'EAU A LA RENAISSANCE
-Jacques Le Lieur remet son Livre des Fontaines aux échevins de Rouen le 30 janvier 1526 -(Illustration du Livre des Fontaines)- |
La source Carville est située à l'Est de la ville, dans la vallée de Darnetal. C'est le cardinal Georges 1er d'Amboise, grande figure de la Renaissance, qui ordonna sa captation pour fournir 1200 m3 d'eau par jour dans le quartier très populaire de Saint-Hilaire (Voire rue Eau de Robec et les teinturiers). Avant la Révolution, l'Abbaye de Saint-Ouen était la propriétaire de cette vallée. Aujourd'hui les maraîchers continuent à exploiter ces terres fertiles et vendent leur production sur les marchés locaux.
La Source d'Yonville, appelée "Source Saint-Filleul", captée en 1510, grâce à Guillaume Le Roux, au pieds de Mont-Saint-Aignan, fournissait 160m3 d'eau.
-Le coffret contenant le Livre des Sources- |
-Sur 9,5 mères de long, les parchemins relèvent le plan hydraulique de Rouen- |