vendredi 8 octobre 2021

L'EGLISE SAINTE-JEANNE-D'ARC ET SES VITRAUX

 

QUAND LA MODERNITE MET EN VALEUR L'ANCIEN :

PLACE DU VIEUX MARCHE
-Une alliance entre une architecture avant-gardiste et des vitraux de la Renaissance-

L’EGLISE SAINTE JEANNE D’ARC ET SES VITRAUX

La Place du Vieux Marché est incontournable quand on visite Rouen car le souvenir de Jeanne d’Arc y est vivant ; réaménagée en 1979 par l’architecte urbaniste Louis ARRETCHE, l’ensemble architectural comprend les hâlettes, l’église et le monument national.


 La loi du 14 juillet 1920 a décidé l’érection au Vieux Marché de Rouen, d’un monument marquant la reconnaissance de la nation tout entière envers la fondatrice de l’unité française, brûlée vive par les anglais le 30 mai1431.

-Carte postale : statue de Maxime Réal del Sarte (1926)-



-Allégorie sur le supplice de Jeanne d'Arc-
-Grande aquarelle réalisée par André Le Noir-

  • Une phrase prononcée par André Malraux en 1964 est gravée dans la pierre sur le Monument national : «  Ô Jeanne sans sépulture et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants... »
  • L’église Sainte-Jeanne d’Arc traduit la volonté de Louis Arretch de renouer avec la tradition en donnant à l’édifice la forme d’un bateau renversé. L’impression d’élévation est donnée par les courbes de la coque et par le pilier vertical derrière l’autel. La chrétienté est symbolisée par les fenêtres en forme de poisson.
  • Les hâlettes marquent la vocation marchande de la place. C’est un endroit très pittoresque.



Louis Arretche était animé d’une seule recherche : celle de la pureté géométrique absolue.


UNE SUPERBE CHARPENTE :

-Photo de Jacques Charrat-

DES VITRAUX EXCEPTIONNELS :

Les magnifiques vitraux de la Renaissance ‹1520-1530) du chœur de l ’église Saint-Vincent disparue sous les bombardements de 1944 ne pouvaient pas être mieux mis en valeur dans cette église contemporaine. Tout ici symbolise l’alliance des arts anciens avec une vision moderne. 



Les vitraux ont été exécutés par Leprince de Beauvais et un verrier très influencé par Arnoult de Nimègue.

 Dans le cadre rapide d’une visite de Rouen, je ne commente que le très célèbre « Triomphe de la Vierge », vitrail mondialement connu réalisé par le génial Engrand Leprince en 1515.

L’iconographie permettait d’enseigner la religion au peuple car seule l’élite sociale (nobles, artisans, artistes, commerçants, hommes de lois et religieux) savait lire.

  UN CHEF D'OEUVRE



  • Replacé dans la perspective de la chute et de sa rédemption, au registre supérieur, c’est le Paradis avant la Chute : Adam et Eve triomphent entourés des vertus.
  • A la partie médiane ; la faute a été commise et c’est le triomphe du Mal, promené sur un char, précédé d’Asam et Eve déchus, suivis par le cortèges des vices.
  • Mais le dernier registre nous ramène à la pureté : c’est le triomphe de la Vierge Marie, la nouvelle Eve est assise sur un char d’or, tiré par des anges. Le char de la Vierge écrase le Serpent (le mal), alors que les prophètes et les patriarches de l’Ancien Testament ouvrent la marche. 






La composition s’inspirant des triomphes à la romaine, montre le goût de la Renaissance pour la culture antique et il faut aussi remarquer que le déplacement des personnages est esquisser par des pas de danse, ce qui rappelle que Engrand Leprince s’est inspiré aussi d’Albert Dürer.

 Enfin le maître verrier use du jaune d’argent en virtuose dans le modelé des visages.

 A montrer aussi aux visiteurs, la vue de Rouen avec sa cathédrale devant laquelle passent Adam et Eve déchus et le chevet de la cathédrale de Beauvais.


 Cette œuvre majeure de la Renaissance mérite à elle seule une visite à Rouen.

Merci à Gi-Heff de mettre notre patrimoine en valeur avec ses belles photographies.

C’est un plaisir de les commenter.