HISTOIRE

LA SORDIDE ET SUBLIME RUE MALPALU

-La rue Malpalu par André Le Noir : aquarelles-

Des travaux actuellement entrepris sur la place de la Calende au sud de la cathédrale mettent à jour les quais primitifs de la Seine. Tous les quartiers de cette zone sont en effets construits sur les remblais ayant permis d’assécher les terrains très marécageux. Les maisons sont donc construites sur des piloris enfoncés profondément dans le sol pour en assurer la stabilité. 

Il faut donc se projeter aux XIV° et XV° siècles : ces quartiers populaires étaient humides, malsains, sans hygiène et donc très vulnérables face aux épidémies. 

Les rats y étaient les rois et avec leurs puces propageaient la terrible épidémie de la peste noire. 

Le cimetière de l'Aître-Saint-Maclou, tout près de cette rue, témoigne de ce terrible fléau dont 80% de rouennais furent victimes.


-Maison à l'angle de la Place Barthélemy et de la rueMalpalu- Rouen-


La rue Malpalu, peu fréquentable, doit son nom à la présence de "mauvais marais" oû autrefois étaient situé au XI° siècle les vergers de l'archevêché de Rouen, lieux où sévissait aussi la fameuse "Gargouille" ou dragon légendaire qui terrorisait la population et qui fut maîtrisée par saint Romain et un condamné à mort.

Dans cette petite rue boueuse et non pavée, parcourue de courants d'air froids, l'humidité y régnait en maître. Un caniveau central plein d'eau croupissante, recevant tous les immondices des habitants : matières fécales, urine, fumiers, débris de cuisine, chiens et chats morts... Avec ces ordures répugnantes et puantes, comment s'étonner que les rats pullulent dans la cité rouennaise et qu'avec  cette vermine les épidémies s'abattent telle la peste noire ?

Quand la "morille" frappe" c'est l'effroi généralisé et beaucoup recourent à l'alcool pour fuir le spectacle affreux "des chariots des morts" passant dans les rues.

Vers 1500, les échevins désignent quatre "éventeurs" ou "croiseurs"  qui reçoivent 60 sols et une robe blanche pour marquer d'une croix blanches les maisons contaminées par le fléau. La nuit, ils doivent s'isoler dans le "Clos des Marqueurs", situé sur la paroisse de Saint-Nicaise, près de la rue de la Cage. 

Les éventeurs chargent les cadavres des pestiférés et dans les maisons des victimes "ils doivent bien balayer, ôter toutes les toiles d'araignée, brûler toutes les ordures avec les pailles des lits, dans la cheminée ou devant la porte"... Dans chaque pièce, ils font un petit tas de foin qu'ils arrosent avec du parfum avant d'y mettre le feu. Ainsi croit-on purifier l'habitation pendant deux heures.

Les chariots des morts se regroupent place du Vieux Marché : "les pestiférés sont réunis, tout raidis, le visage noirâtre et découvert, marqué des stries violettes de la décomposition en marche"

Les convois, précédés de deux sergents portant une torche de résine et qui avertissent la population : " Retirez-vous, bonnes gens, voici la mort qui passe !", se dirigent vers le charnier de l'Aître Saint-Maclou, rue Martainville, soit remontent par la rue Cauchoise vers le "charnier Saint-Maur", un lieu "nu et désolé, sans croix ni fleurs, une sorte de bois sauvage et sacré, planté de quelques noyers"

Le funèbre rituel s'achève avec le fossoyeur et le charretier qui jettent des pelletés de terre pour recouvrir les corps. 
La nuit, les loups et les chiens grattent la terre pour emporter de pauvres restes humains...

La rue Malpalu est passé aujourd'hui du sordide au sublime car elle a retrouvé le lustre d'antan ; celui des vieilles maisons à pans de bois qui la rend typique et incontournable avec dans son voisinage prestigieux et pittoresque : l'église Saint-Maclou, la place Barthélemy, la rue d'Amiette, la rue Martainville et l'Aître Saint-Maclou.






ENFIN UNE BONNE NOUVELLE !



Quel est le rapport de la prison de Rouen avec la bonne nouvelle dont je veux parler ?
Outre qu'elle s'appelle "BONNE NOUVELLE" car elle fut construite sur l'emplacement du prieuré où Mathilde apprit la victoire de Guillaume le Conquérant, son époux, à la bataille de Hastings le 14 octobre 1066 qui le fit roi d'Angleterre, cette prison fut une pionnière dans son genre.


Quand je suivais entre 1964 et 1967, les cours de dessins et de modelage dans l'école des Beaux Arts, alors située Aître-Saint-Maclou, les "Bains-Douches municipaux" accueillaient encore les gens simples ne disposant pas chez eux de salle de bain, et souvent j'en voyais la file d'attente au 95 rue Martainville. (Je n'ai retrouvé aucune photo de ce bâtiment

Durant mon service militaire en 1962, dans les casernes de la Citadelle de Lille et celle du 121° d'infanterie à Metz, les soldats en rangs disciplinés passaient à tour de rôle une fois par semaine sous la douche. Donc il n'est pas si éloigné le temps où la salle de bain s'imposa dans chaque logement.
Par exemple, une de mes proches, qui vécue de 1900 à 1990, ne prit jamais dans sa vie la moindre douche autre que celle de la pluie. Cela semble incroyable et pourtant elle était très propre même si chez elle, à la campagne, elle ne disposait que d'un robinet d'eau froide. Tous les matins sur sa cuisinière à bois, elle faisait chauffer une bouilloire d'eau lui permettant de faire sa toilette dans une grande cuvette. 

Mais qui donc inventa un concept d'hygiène publique révolutionnaire?
Que vient faire la ville de Rouen dans cette histoire ?

La douche est actuellement mondialement connue mais son invention, à la fin de la "Belle Époque" fut appelée "douche en pluie" et fut une innovation formidable puisqu'elle permettait de laver une masse de population rapidement avec un coût réduit. 

Son inventeur, le docteur Merry Delabost, était le médecin-chef de la prison "Bonne Nouvelle" de Rouen. 
-  Docteur Merry Delabost : 1836-1918-

C'était un spécialiste de la science pénitentiaire qui se concentrait principalement sur les questions sanitaires. 

La prison était en effet à l'époque un véritable mouroir. Les détenus vivaient dans une épouvantable promiscuité et étaient d'une saleté repoussante avec des épidémies meurtrières.
Il existait seulement une salle de bain de propreté mais dont l'usage était réservé aux prescriptions médicales dans un but thérapeutique du fait du nombre restreint de trois baignoires pour 900 détenus. 




En 1872, le ministre de l'intérieur interpellé,  suite à la surpopulation dans les maisons d'arrêt impliquée par l'insurrection de la Commune en mars 1871, s'est enfin préoccupé des conditions de vie des détenus en France.

Quand Merry Delabost inspecta une cellule où était installé un jet d'eau froide pour traiter les prisonniers atteints de "folie passagère", une idée géniale germa dans son esprit :
"un simple filet d'eau coulant d'un robinet nettoie les mains aussi bien qu'un volume d'eau assez considérable contenu dans une cuvette : tout le monde a fait cette expérience ; or, l'eau chaude, tombant en pluie, devrait réaliser, pour toute la surface du corps, cette propreté qu'on obtient si aisément pour une seule partie." 

Si l'idée était née, elle eut bien du mal à s'imposer. Le médecin obstiné tenta l'expérience sur un des prisonniers les plus sales, choisi parmi ceux qui travaillaient dans l'atelier d'aplatissage de cornes pour la confection des boutons : " les détenus travaillaient nus jusqu'à la ceinture, dans un milieu surchauffé et rempli de poussière, ne tardaient pas à prendre l'aspect de véritables nègres"

Cette expérience consista à déverser de l'eau chaude, d'un arrosoir tenu par un gardien monté sur une échelle, de façon discontinue sur le prisonnier. Celui-ci se frictionnait énergiquement au savon noir pour enlever toutes les impuretés incrustées dans l'épiderme. Pendant ce temps, le directeur, le médecin, l'architecte et quelques gardiens virent la couche de crasse se diluer, s'écouler de la tête aux pieds et disparaître. en l'espace de cinq minutes avec 16 litres d'eau seulement, "le faux nègre était devenu blanc"

Le médecin dut ensuite batailler difficilement pour convaincre l'administration pénitentiaire en inventant l'installation de douches à la maison d'arrêt de Rouen en 1873 : "Notre système d'ablutions pratiqué à la prison de Rouen est applicable à tous les grands établissements pénitentiaires ou autres."




Effectivement peu à peu, son invention s'est généralisée dans les prisons et les casernes militaires mais rien n'était conçu pour la population civile.

Merry Delabost disait avec ironie : " Mon procédé n'est pas à la porté de tout le monde. Il faut avoir tué ou volé, ou du moins avoir brisé une lanterne de bec de gaz !"


-Douche à la prison Bonne Nouvelle de Rouen-

Le maire Bordeaux innova en 1892 et ouvrit "l'Oeuvre des bains-douches à bon marché" avec la devise " Propreté donne la santé"



Rouen ne connut son premier établissement ouvert au public qu'en 1897 pour 300 000 habitants. 

C'est en 1894 qu'un négociant rouennais, François Depeaux, installa sur les quais de la Seine un établissement de bains-douches destinés aux ouvriers du port. 
Peu à peu, les écoles de la villes s'équipèrent en douches.

Je fus pendant une dizaine d'années responsable de la logistique alimentaire et matérielle de "l'Association l'Autobus" fondée par Jean-Marie  et Evelyne Dehut. Cette association, véritable Samu social, destinée maraudant la nuit à la rencontre des SDF de Rouen, est toujours confrontée aujourd'hui à la difficulté majeure pour les sans abri de se laver. Le problème sanitaire demeure malheureusement où la misère règne. 

A notre époque si la salle de bain n'est plus un problème pour les particuliers vivants dans un logement décent, la misère sociale gagne du terrain avec la fracture sociale depuis 1981 et l'hygiène publique reste préoccupante.
Oui la l'invention de la douche fut une bonne nouvelle mais demeure un combat...

Mes sources : Hervé Dajon (2004), la Fondation Depeaux.  (6 janvier 2019)




ROUEN : UN ROND-POINT

La vue panoramique, depuis la Côte Saint-Catherine, est saisissante pour comprendre l'âme de Rouen à travers son implantation et son histoire. 


-Carte postale de Rouen dans la brume vue de la Côte STE-Catherine-


Les brumes matinales de Rouen ont toujours été de connivence avec les secrets de la cité. Curieusement, certains matins, émergent seulement les clochers des nombreuses églises, le dôme du beffroi, la tour des archives et les collines de la rive droite, donnant l'illusion d'une vaste baie maritime en arc de cercle.

-Panorama depuis la Côte Sainte-Catherine de Rouen-

Les hommes de la pré-histoire ont dévalé les coteaux et se sont installés construisant hameaux lacustres le long des berges instables et marécageuses pour devenir des pêcheurs et des chasseurs. 


Depuis ces temps reculés l'histoire de Rouen est liée étroitement à la Seine. Son emplacement est unique entre Paris et le Havre pour que se construise une grande ville car 1800 mètres séparent les berges de l'amphithéâtre des collines de la rive droite. Cet espace très humide au niveau des berges, avec de multiples petites îles fut d'abord peut-être colonisé par les gaulois sur les terrasses à l'abri des crues du fleuve pour être transformé en une belle et prestigieuse cité gallo-romaine au tracé rectangulaire : "Rotomagus"avec son célèbre amphithéâtre, alors situé à la campagne, hors des remparts à l'emplacement actuel de la Tour Jeanne d'Arc. 

Rotamagus, protégé du vent du nord par ces collines hautes de cent mètres mais accessibles par les vallées du Cailly, du Robec et de l'Aubette fut déjà un carrefour maritime et terrestre stratégique, administratif, commercial important dans l'empire Romain. 

Son effondrement sous les coups des Barbares vers 400 après J-C, allait plonger la cité dans une nuit dont on garde très peu de choses.

-Panorama depuis Canteleu sur le port de Rouen-
-Flotte des Vikings-

Ce n'est qu'avec l'invasion des vikings et Rollon qui, le premier, comprit la vocation maritime et fluvial de Rouen, en dotant ses berges de quais, supprimant des îles, remblayant les marécages et construisant une grande cité fortifiée avec des églises romanes. 

-Statue de Rollon dans le jardin de l'abbaye St-Ouen à Rouen-

Rollon est le premier duc de Normandie qui assure la suprématie de sa capitale et donc son essor architecturale, juridique, religieux, commercial, artisanal, intellectuel. 


Rouen devient incontournable et son influence devint considérable en Occident. La Seine fut une avenue reliant déjà l'Angleterre et Paris, Rouen est aussi le carrefour par ses routes entre la Bretagne et la Picardie, entre la Normandie et Lyon et les autres grandes villes marchandes. 

Les cadets des grandes familles normandes et nobles furent obligés d'émigrer et se taillèrent des royaumes en Italie, entre-autres, et exportèrent la culture normande la plus illustre du Haut-Moyen-Âge. 
-Statue de Guillaume le Conquérant à Caen-

Guillaume le Conquérant devint roi d'Angleterre et à sa mort à Rouen au prieuré Sainr-Gervais, la Normandie fut convoitée par plusieurs prétendants impliquant la guerre de Cent Ans. 

Rouen fut Normande, puis Anglaise et redevint enfin Française en connaissant une histoire mouvementé avant la Renaissance et la reconquête de son influence juridique et commerciale avec la navigation triangulaire entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique sans oublier l'Asie avec le savoir faire de la faïence. Les draps de Rouen furent exportés dans le monde entier.


Cette photo du port de Rouen montre la trace des anciennes îles qui permirent au port de se structurer avec des bras morts, des bassins pouvant recevoir de nombreux navires.



Rouen a une âme façonnée par son histoire, ses échanges commerciaux, ses temps de guerre, ses drames, ses inventions. 

Ses vieilles maisons à colombages du XIV° aux XIX° siècles valent une visite guidée avec des explications sur l'évolution de leur architecture telles ces vieilles demeures, située 61 rue Saint-Vivien et 7 rue de la Pie dont 100 ans seulement séparent leur construction. Il est passionnant de découvrir en se promenant dans le centre-ville l'évolution des systèmes de construction des maisons à pans de bois entre le XIV° et le XIX° siècles. L'architecture est aussi au centre du rond-point rouennais.

-Maison à gauche du XIV°et à droite du XV° siècles : quelles sont leurs différences ?-
Je me suis amusé à dessiner ces deux maisons pour évoquer l'évolution des techniques architecturale. Ce sera prochainement dans la rubrique "ARCHITECTURE" que je vous proposerai cette étude.

La cité, malgré ses épreuves terribles et destructives  a toujours su rebondir, se reconstruire, s'embellir et fasciner ses visiteurs.

Rouen est un véritable rond-point culturel et économique, faisant sienne de toutes les innovations venant des quatre points cardinaux et rendant au monde le meilleur d'elle-même. 

Ses trésors architecturaux, artistiques, technologiques, maritimes, en font une des plus belles villes de caractère de France. 

Pour les passionnés d'histoire, je recommande vivement à mes lecteur un petit ouvrage remarquable, aux éditions Jean-Paul Gisserot, de 124 pages passionnantes et de lecture agréable au prix de 5 € : "HISTOIRE DE ROUEN" par Henri Decaëns 
Je vais sans doute essayer de prendre contact avec lui pour lui proposer d'écrire de petits articles sur ce blog car, on l'aura deviné, je ne suis pas historien mais seulement un amoureux de Rouen. (29 décembre 2018)


INVENTION DES DÉPARTEMENTS

JACQUES THOURET



Un révolutionnaire positif !


Il y a 200 ans, avocat au Parlement de Rouen, il est élu député de Rouen pour siéger aux États-Généraux dans le corps du Tiers-État. 

Le 29 septembre 1789, à la tribune, en tant que Président du comité qui réfléchit à une nouvelle organisation administrative du Royaume, il propose de le diviser en 80 départements plus Paris sans tenir compte des anciennes provinces qu'il veut voir disparaître car elles avaient tendance à contester le pouvoir. 
-L'Assemblée Constituante de 1789-

Le projet politique est donc de "casser" les vestiges de l'Ancien Régime et de la féodalité dans la perspective d'une refondation de la Nation. Mais les députés considèrent qu'il faut garder le caractère des anciennes provinces comme la Normandie et la Bretagne,  mais pour les contrôler politiquement ils les divisent en départements de tailles assez petites pour qu'ils ne puissent pas s'opposer au Pouvoir Central : "Craignons donc d'établir des corps administratifs, assez forts pour entreprendre de résister au chef du Pouvoir exécutif", proclame Jacques Thouret. Le 11 septembre 1789, il fait donc accepter par l'Assemblée Constituante la création des 83 départements tels que nous le connaissons encore aujourd'hui.

Après ce succès politique, à la clôture des travaux de la Constituante, il est appelé à la présidence du tribunal de cassation en 1793, mais devenu suspect sous la Terreur parce qu'il partageait les principes des Girondins, il fut arrêté en l'an II (1794), condamné à mort et guillotiné en même temps que Malesherbes, Le Chapelin et d'Eprémesnil.

-Buste du député à l'angle de la rue du Gros-Horloge et de la rue Jacques Thouret à Rouen-

Alors visiteurs, quand vous passerez sous son buste, n'ignorez plus ce que nous lui devons. Cet avocat ne doit plus être méconnu des Rouennais, ce fut un grand homme de la Révolution, un bon législateur et si les départements venaient à disparaître comme le prévoyait le gouvernement de François Hollande, ce serait un très mauvais coup à notre démocratie fondée sur des élus représentatifs des singularités des territoires de notre pays. 

La République est une vieille dame née sous la Révolution dans les tumultes. Elle a grandi et mûri et reste étonnamment moderne comme sa devise. La Liberté est celle de penser, de s'exprimer et d'agir. L'égalité est celle des chances offertes par l'école. La Fraternité est l'exigence de solidarité et de justice sociale. 

Les 96 départements d'aujourd'hui sont responsables de la voirie, de la santé, des équipements, des transports, des collèges, de la culture et du tourisme.

C'est ainsi que je trouve stupide la mesure des 80 km/h décidée par le gouvernement. Ce sont les communes, le Conseil départemental, le Conseil régional qui connaissent les limitations de vitesses qui s'imposent pour sauver des vies et non pas le gouvernement centralisé à Paris. 
C'est affaiblir l'autorité de l'Etat que d'imposer une limitation de la vitesse administrative sans tenir compte de la réalité de chaque route. En un mot c'est de la connerie ! Et pour conclure sur ce sujet, si je traverse avec ma voiture le centre-bourg où j'habite à plus de 15 km/h, je mets la vie d'autrui en grand danger !

Voila où me mène le buste de Jacques Thouret dont j'espère raviver la mémoire.



VOUS AVEZ DIT "GADGET" !

-La statue de la Liberté à New-York-

Quel est donc le rapport entre le port de Rouen et la statue de la "LIBERTÉ" de New-York?
J'ai trouvé sur une page du site du Département de la Seine-Maritime un article très intéressant publié 130 ans après que la France donna aux Etats-Unis cette monumentale statue réalisée par Frédéric Auguste Bartoldi en signe d'amitié entre les deux nations pour célébrer le centenaire de la Déclaration d'indépendance américaine le 4 juillet 1776.


-Auguste Bartholdi-

Les 350 pièces de la statue furent réalisées dans la fonderie "Gaget, Gauthier et cie" à Levallois Perret et réparties dans 214 caisses transportés dans 70 wagons.

-La fonderie Gaget-

C'est ce train spécial qui arriva à la gare rive gauche de Rouen sur les quais de la Seine. C'est donc un vaste puzzle de pièces de cuivre qui est transféré dans les cales de la frégate "L'Isère, l'un des tous premiers navires français combinant la voile et la vapeur.



Après une traversée mouvementée due à plusieurs tempêtes, le navire accosta le 17 juin 1885 à destination. 
-Gustave Eiffel-

La structure métallique interne conçue par Gustave Eiffel fut d'abord montée sur le socle de 46 mètres sur l'Île "Liberty Island" et peu à peu chaque pièce de cuivre façonnée en France fut rivetée sur cette charpente. Achevée, elle fut remise officiellement aux Etats-Unis le 4 juillet 1884, jour de la fête nationale américaine. 



600 petites statuettes en bronze réalisées par l'entreprise "GAGET"furent offertes aux invités. On dit que cette statuette par déformation linguistique, aurait donné son nom au mot "GADGET".
-Les statuettes "Gaget"-

Pour complement d'information, on a attribué le portrait de la statue à plusieurs modèles féminins. Mais, Bartoldi fit plusieurs études et s'inspira plutôt de archetype d'une solide alsacienne ou lorraine pour traduire la force de la Liberté qui éclaire le Nouveau Monde. 

La liberté est un bien précieux qui n'est pas un gadget à mettre au fond d'un tiroir. Il faut la faire vivre par notre culture, nos valeurs, notre intelligence, nos actes en toute responsabilité démocratique.
-La statue de Barentin-

A 15 km de Rouen sur le rond point avant d'arriver à Barentin, une belle réplique en fibres de verre de 13,50 mètres, réalisée pour le film de Gérard Oury, "Le Cerveau" en 1969 (5 millions de spectateurs) devrait servir d'emblème à la prochaine "Armada de la Liberté" et donc être transférée sur les quais de la Seine pour accueillir les grands voiliers venant des quatre horizons en juillet 2019. 


-Voilier et Vapeur + remorqueurs par Camille Pissaro : Port de Rouen-


Des millions de visiteurs pourront s'identifier ainsi à cette soif de Liberté commune à tout homme, à toute femme, à tout enfant. 

J'espère que ce petit clin d’œil historique fera son chemin sur ce blog et que ceux qui s'y connecteront se retrouveront dans l'histoire de Rouen, de son port ouvert sur monde entier. ( 17 décembre 2018)




LES GILETS JAUNES DU MOYEN-ÂGE

1382 : La révolte de la Harelle


L'Histoire est-elle un éternel recommencement ? 
Quand la pression fiscale est perçue comme insupportable, quand un ressenti d'injustice sociale s'exprime collectivement, quand la colère d'une partie du peuple est récupérée par des extrémistes violents de tous poils, quand les événements s'enchaînent et deviennent incontrôlables pour un pouvoir hésitant, on peut craindre le pire pour les institutions d'un pays.




C'est ce qui est arrivé aux rouennais en 1382. Cette émeute populaire, dite de "La Harelle", a laissé une cicatrice sanglante et douloureuse dans l'histoire normande. Espérons qu'il n'en saura pas de même pour notre pays le 8 décembre 2018. 

La réponse politique de l'époque fut violente et répressive, la réponse du pouvoir aujourd'hui ne peut plus l'être, elle sera donc complexe. 


-Plan du vieux Rouen et de la rue du Gros-Horloge-

Le beffroi, rue du Gros-Horloge, est le symbole du pouvoir Communal, donc laïc, au Moyen-Âge (1389).


-Le Gros-Horloge (Renaissance) et le Beffroi (Gothique) à Rouen-

  
Il faut le visiter. C'est un monument  très sobre, gothique rayonnant à la base (XIVème) et gothique flamboyant au niveau des fenêtres du haut (XIVème) avec une coupole du XVIIIème siècle. Il succède à la tour que Charles VI avait fait abattre en 1382 en punition de l’émeute de la Harelle. 


-Le Gros-Horloge et le Beffroi, à droite (Rouen)-



Ce soulèvement éclata quand la rumeur courut que Charles V, sur son lit de mort, avait supprimé les aides. 
En février 1382, les officiers royaux imposaient à la Normandie une taxe supérieure à celle qui avait été acceptée par les États. 


-Quand les taxes et les impôts poussent à l'insurrection-


Les nuits des 24 et 25 février furent donc marquées par le pillage de maisons, des violences contre des prêtres, des juifs, des préteurs à gages… La demeure du maire fut elle aussi saccagée.

Les émeutiers délivrèrent les prisonniers qui se livrèrent à toutes sortes d'exactions ; les cloches avaient cessé de sonner, à l’exception de le "Cache Ribaud,  celle du beffroi de la Commune qui appelait à l'insurrection.


-La Cache-Ribaud (Rouen)-


Affolés, le 25 février, les dirigeants de la ville reprirent la situation en main. Ils avaient un certain nombre de griefs à l’encontre d’établissements religieux dont l'abbaye Saint-Ouen, et essayèrent de détourner les événements à leur profit. 
Sous la menace, le Chapitre (l'Église) renonça à la rente annuelle sur les halles et les moulins. Pour plus de sûreté, la foule força les portes de l’abbaye Saint-Ouen et brûla tous les actes qu’elle put y trouver.
Mais la ville prit brusquement peur et l’émeute s’arrêta soudainement. Elle envoya plusieurs députations auprès du jeune roi pour obtenir le pardon. 

Charles VI, furieux, fit son entrée dans Rouen le 29 mars. 
  • Les cloches qui avaient sonné pour l’émeute furent descendues 
  • Six prisonniers décapités 
  • La Commune fut supprimée
  • Les impôts furent augmentés. 
Pourtant, cette révolte fiscale traduisait un malaise profond justifié par une fiscalité écrasante, le chômage, les bas salaires, la disette.
  • Les officiers du roi firent régner la terreur sur Rouen : 
  • 300 bourgeois arrêtés ! 
  • 60 000 livres à payer en 13 mois ! 
  • De nombreux bourgeois bannis !
-La descente de la Cache-Ribaud (Rouen)-

Conséquences :

  • la ville se dépeupla pour éviter de payer l’amende.
  • suppression des institutions communales et mise sous tutelle royale.
  • rues barrées par des chaînes la nuit.

La cloche qui sonna la révolte est toujours visible : la « Cache Ribaud » sonne toujours à 21 heures le « couvre-feu ». (7 décembre 2018)








-Le passage de la Petite Horloge (Rouen)-
Le passage de la Petite Horloge, entre la rue Eau de Robec et la rue des Faux et très pittoresque et c'est un détour obligé quand on visite Rouen.


Les horloges « profanes » ont succédé aux cloches dans l’indication de l’heure ; à l’heure entendue, succède l’heure vue.

Au temps de l’Eglise qui divise la journée en périodes de trois heures, qui sont autant d’appels à l’office pour les moines, succède au XIVème siècle le temps des marchands, des artisans qui divise la journée en deux, interrompue par la pause de midi.


-Horloge astronomique de la cathédrale de Chartres : 2 fois 12 heures -
-Horloge astronomique de Prague-

Pour visualiser les heures, l'horloge est primitivement munie d'un cadran divisé en vingt-quatre heures. Celui-ci tournait devant un index fixe, puis, il deviendra statique avec une unique aiguille des heures. Sa division - en vingt-quatre heures - n'étant pas pratique pour lire et surtout compter les heures sonnantes (Chartres), le cadran se simplifiera avec une division de douze heures (Rouen). 
L'horloge prendra alors place en haut des tours, des clochers et des beffrois où elle sera visible et entendue de tous, ceci dès avant les années 1400.


C'est une révolution sociologique considérable car les corps de métiers avec les artisans, les négociants pour leurs affaires purent se donner des rendez-vous. La production du travail devint plus efficace et plus rentable.

Auparavant dans les cathédrales, les grandes abbayes des horloges hydrauliques, à l'entretien fastidieux, avaient été construites mais au XIV° siècle les horloges à poids et à timbre permirent aux cités importantes de réguler la vie sociale.


-Le Gros Horloge de Rouen à une aiguille: 1527 (Rouen)-
Avant de savoir lire et écrire le peuple apprit à lire l'heure et à rythmer ses habitudes non plus avec les cloches des églises et des couvents mais d'abord des heures et progressivement par des minutes contrôlables visuellement. 

On quittait le Moyen-Âge pour une nouvelle ère historique : celle des grandes inventions, des grandes explorations, des grandes oeuvres littéraires, philosophiques, artistiques.


Bien sûr le cadran actuel du passage de la Petite Horloge ne date pas du XIV° siècle, il fait penser au style de l'époque Louis XIV, mais dans ce quartier très industrieux pour l'économie avec la draperie, depuis la fin du Moyen-Âge l'activité fut rythmée par les heures profanes (laïques). Mais on était bien loin des 35 ou 40 h de travail !

 Liens :


En conclusion, avant les horloges mécaniques il y eut les cadrans solaires tel qu'on peut en voir un bel exemple sur l'église Saint-Vivien, dans l'ancien quartier à l'Est de l'abbaye  Saint-Ouen, dont l'activité était tournée vers la draperie.


-Cadran solaire de l'église Saint-Vivien (Rouen)



HA ! LA SORCIERE

Jeanne d'Arc (1412-1431)


- Les Voix par Bernard Buffet -
Je me mets à la place de l'évêque Pierre CAUCHON qui porte bien son nom, le bougre. 
Il était un prélat de l'Église, sous la domination anglaise. Très cultivé et d'une intelligence brillante, mais sa personnalité aussi ambigu qu'arriviste, ne le font pas estimer des historiens de tous bords qui critiquent sévèrement sa conduite fourbe lors du procès de Jeanne d'Arc. Pourtant la réalité n'est sans doute pas ce que nous livre les livrets scolaire. Et j'ai bien envie de consacrer un petit article sur ce personnage qui ne fut sans doute pas un traite.
Alors, pourquoi voulez-vous qu'il pensât un seul instant que Dieu prenait position en faveur du roi de France ? 
Il vivait dans un contexte géo-politique et répondait aux pressions du pouvoir anglais d'une façon pragmatique, puisqu'à l'époque le pouvoir politique était intimement imbriqué et associé au pouvoir religieux. 

Jeanne d'Arc, en se prévalant du roi de France, combattait, elle aussi sous influence politico-religieuse et n'était aux yeux de Pierre Cauchon qu'une sorcière habitée par des hallucinations diaboliques dont il fallait absolument la déconsidérer en détruisant son image déjà populaire. 

Il me faut donc remettre l'histoire de la pucelle dans une perspective de vaste récupération politique au temps même de sa tragique épopée, aux moments de sa réhabilitation politique et de sa canonisation par l'Église. 

Il en est de même à notre époque. La récupération politique et idéologique par la République et certains courants nationalistes est flagrante. La Pucelle est encore mise à la sauce de toutes les idéologies !

Il se trouve que j'ai enseigné pendant 25 années "La culture biblique" et il me semble primordial de discerner dans l'histoire des hommes l'ordre du profane de ce qui relève des religions. De ce qui relève des superstitions qu'il ne faut pas confondre avec la spiritualité, l'exégèse et la théologie. De ce qui relève de la philosophie et de l'espérance chrétienne.

Vouloir se mettre dans la poche l'idée de Dieu et de sa volonté est la tentation de toutes les idéologies, même de celles qui nient son existence. 

Oui, l'évêque Pierre Cauchon n'a pas échappé à ce piège en condamnant Jeanne au bûcher pour sorcellerie.


-La figure de Jeanne d'Arc fut récupérée par toutes les idéologies politiques-



Le mythe de Jeanne d'Arc a été exploité par de nombreux auteurs, partis politiques, religieux, tant de gauche que de droite pour des raisons souvent contradictoires. De la sainte laïque incarnant le peuple pour Michelet, instrument d'un complot clérical pour Anatole France, résistante patriotique pour Sacha Guitry, féministe pour les suffragettes, personnage burlesque pour Voltaire, sorcière pour Shakespeare, symbole national lors de la guerre franco-allemande de 1870, Jeanne d'Arc servit d'étendard politique autant au socialiste Jean Jaurès qu'au militant d'extrême droite tel que Jean-Marie Le Pen. Alors relativisons le mythe à l'épreuve de la critique historique. Jeanne d'Arc a tout à y gagner !

 



-Héroïne depuis son temps : telle est Jeanne-

Soyons clair. J'ai profondément  scandalisé un de mes oncles et une de mes tantes, catholiques traditionnels,  en leur faisant visiter la place du Vieux Marché en leur disant que je doutais de l'authenticité "des Voix" entendues par Jeanne d'Arc. "Un chrétien ne peut pas remettre cela en question !"

Hé oui, aujourd'hui, on parlerait de troubles profonds de la personnalité. Au Moyen-Âge on ressentait les ressorts du destin différemment. Donc, si je doute du caractère de cette mission divine, je reconnais à Jeanne d'Arc sa dimension politique, militaire et le caractère exceptionnel de son action. J'admire la façon dont elle se défendit avec intelligence et clarté face à ses juges qui la condamnèrent fourbement à être brûlée vive. 

Je m'approprie donc cette figure historique et héroïque mais autrement car je pense que l'Histoire a un sens et qu'elle détermine les singularités d'une ville comme Rouen. 

Sans Jeanne d'Arc, la place du Vieux-Marché serait toute-autre. J'aime cet endroit et l'admire comme une des grandes réalisations architecturales de notre temps.
-Place du Vieux-Marché avec le Monument National dédié à Jeanne d'Arc-
Le Bûcher et le site

Commençons notre visite par un point de vue pittoresque en haut de l’escalier du Monument national sur l’enfilade rue du Gros Horloge avec au fond la Cathédrale.
  • La grande croix est à l’emplacement du bûcher où le 30 mai 1431 Jeanne d’Arc fut brûlée vive.
  • La base du pilori où l’on exposait les condamnés est encore visible.
  • Le mur pare-feu rappelle sinistrement le supplice par le feu.
  • Le sol médiéval a été retrouvé lors des fouilles archéologiques antérieures à la construction de l’actuelle église.
  • Les restes de l’église Saint-Sauveur où Pierre Corneille fut baptisé sont visible au sol côté sud de l’église.
  • La statue de Jeanne d’Arc est l’œuvre de Réal Del Sartre.
  • La façade de l’Auberge de la Couronne, la plus vieille, dit-on, auberge de France  ; spécialité gastronomique : le canard au sang.


- Place du Vieux-Marché avec à gauche l'auberge de la Couronne -

- Les remarquables vitraux Renaissance de l'église -

L’ensemble architectural, achevé en 1979 est l’œuvre de l’architecte urbaniste Louis Arretche.
Il comprend : les hallettes, l’église et le Monument national.
La loi du 14 juillet 1920 a, en effet décidé « l’érection au Vieux Marché de Rouen », d’un monument marquant la reconnaissance de la nation toute entière envers la fondatrice de l’unité française. 
Au nord du parvis, une longue galerie couverte constitue le Monument national dédié à Jeanne. Une phrase prononcée par André Malraux en 1964 a été gravée dans la pierre : « Ô Jeanne sans sépulture et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants… »


- Une architecture au service des vitraux  (photo de Francis Gruel) -

L'église Sainte-Jeanne d'Arc  est une oeuvre architecturale absolument remarquable. Louis Arreche renoue avec la tradition ancienne en donnant à l'édifice la forme d'un bateau renversé (La charpente est réalisée dans cette optique).
- La charpente de l'église Sainte-Jeanne d'Arc (Photo : J. Charrat) -

Quelques repères historiques :

  1. l’appel :
- Naissance le 6 janvier 1412 à Domrémy en Lorraine.
- La France du nord est occupée par les anglais.
- 1425, à 15 ans, Jeanne commence à « entendre » un appel.
- Mars 1428, elle part pour Vaucouleurs demander l’appui du gouverneur Baudricourt.
- 12 février 1429, Baudricourt accepte. Jeanne peut prendre l’habit du soldat et partir.


  1. l’épopée :
- 23 février 1429 à Chinon, Jeanne rencontre Charles VII. Après bien des hésitations, il lui confie sa petite armée pour aller au secours d’Orléans assiégée par les anglais.
- 8 mai : Orléans est délivrée.
- Juin : avec le roi et l’armée, Jeanne se rend à Reims.
- 16 juillet 1429 : Charles VII est solennellement sacré roi de France : la mission de Jeanne est accomplie.
- Mai 1430 : Jeanne est faite prisonnière par les Bourguignons à Compiègne. Elle est vendue aux anglais.
- 23 décembre 1430 : elle est conduite à Rouen. Elle est enfermée au château-fort (dont il reste le donjon).

-Le donjon du château dit "Tour Jeanne d'Arc"-


- Printemps 1431 : son procès s’ouvre présidé par l’évêque Pierre Cauchon qui a promis aux anglais « un beau procès ». Elle répond à ses juges, théologiens et universitaires chevronnés, avec une vivacité d’esprit étonnante : « le bon sens dans l’exaltation » dit Michelet. .
- 9 mai : elle est menée au donjon du château de Philippe Auguste pour être menacée de la torture (tour Jeanne d’Arc)
- 24 mai : au cimetière Saint Ouen, Jeanne abjure.
- 29 mai : elle est condamnée.
- 30 mai 1431 : elle est brûlée vive. Ses cendres sont jetées à la Seine.



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- Le Procès par Bernard Buffet -
  1. Réhabilitation :
- En juillet 1456, l’Eglise déclare nul le procès.
- Avril 1909 : l’Eglise déclare Jeanne d’Arc « bienheureuse ».
- Mai 1920 : Jeanne est mise au nombre des Saintes.

- Allégorie : grande aquarelle réalisée par André Le Noir -
  1. Le message :
- C’est bien l’action militaire qui lui permit de réaliser son projet politique : « Paix justice liberté pour le peuple ».

Note : j'avais vraiment râlé quand la ville de Rouen se montra incapable de trouver une grande salle pour exposer en permanence les compositions magistrales consacrées à Jeanne d'Arc réalisées par Benard Buffet qu'elle avait pourtant reçues en don. 
Rouen a laissé passer une occasion pour magnifier cette figure historique, certes populaire, mais appartenant à notre mémoire collective. 
Ma colère demeure encore vive 20 ans après. (6 octobre 2018)