CURIOSITÉS

PLAN DE VISITE DE ROUEN


L'idéal pour prendre la mesure de la ville est de monter au panorama de la Côte Sainte-Catherine pour ensuite redescendre place du Vieux-Marché.

-Panorama : côte Sainte Catherine-

Pour visiter Rouen, tout dépend de votre disponibilité et de vos intérêts.
Si vous ne disposez que d'une demi-journée, je vous propose une visite rapide de trois heures, marquée sur le plan avec un trait continu en rouge, mais si vous prévoyez une journée complète je vous conseille aussi quelques échappées supplémentaires ...

Si vous venez en voiture garez-là au parking souterrain de la place du Vieux-Marché (23) car c'est le point de départ idéal pour une bonne visite de la ville touristique.



(24) : 7 Rue de la Pie, la maison de Pierre Corneille, et une maison à colombages du XV° siècle ayant gardé son échoppe : restaurant gastronomique "Les Nymphéas" que je vous recommande. 

-7 rue de la Pie : restaurant des Nymphéas-

(23) : Place du Vieux Marché avec le Monument d'hommage National et l'église Sainte-Jeanne d'Arc (architecture contemporaine remarquable) : ses vitraux du XVI° siècle sont exceptionnels, l'auberge de la Couronne est dite la plus ancienne de France, sa spécialité : le canard au sang. 

-Monument d'hommage national, place du Vieux marché-

-Place du Vieux Marché-
-Vitraux de l'église Sainte Jeanne d'Arc-


Si vous disposez un peu de temps, la place de la Pucelle (26) vaut le détour avec l'Hôtel de Bourgtheroulde (Renaissance)
-Hôtel de Bourgtheroulde-


(21) : la Rue du Gros-Horloge (Renaissance) son beffroi gothique, ses vieilles maisons, le buste de Jacques Thouret, l'inventeur des départements, est vraiment le cœur de Rouen.

-Le Gros-Horloge-

(20) : Le parvis de la cathédrale est superbe et comment ne pas évoquer Claude Monet et l'Impressionnisme ? 

-Parvis de la Cathédrale-

L'Hôtel des Finances (Renaissance) est l'Office du tourisme où on peut se procurer de la documentation et des ouvrages de références. La place de la Calande offre une vue sur la cathédrale époustouflante. 
-Cathédrale : place de la calande-



Si vous en avez le temps, un petit détour par la "Fierté Saint-Romain" (18) (Renaissance) rappelle des coutumes locales dont je parle dans d'autres articles. 
-La Fierté Saint-Romain-

-Un chef d'oeuvre de la Renaissance- Cathédrale de Rouen-

Il faut aussi faire de tour de l'intérieur de la cathédrale avec ses vitraux, ses tombeaux des ducs de Normandie dont celui de Richard Cœur de Lion, Le tombeaux des cardinaux d'Amboise et sortir par le remarquable portail des Libraires.


(19) : La Rue Saint Romain offre une vision très intéressante sur l'évolution des maisons à pans de bois du XIV° aux XIX° siècles, l'archevêché du XIV° siècle avec une fenêtre sur la salle où fut jugée Jeanne d'Arc offre un contraste saisissant d'une des plus anciennes rue de Rouen.

-Rue Saint-Romain-


(17) : L'église Saint-Maclou est un bijou de la fin du gothique flamboyant à l'extérieur et du début de la  Renaissance à l'intérieur. 
-Saint Maclou-


De la pittoresque place Saint-Barthelémy prendre à droite La rue Martainville jusqu'à l'Aître Saint-Maclou, unique en Europe.



(16) : Puis revenir prendre la charmante rue d'Amiette, frontière entre les quartiers bourgeois et les quartiers populaires. Plusieurs antiquaires ont colonisé les boutiques offrant aux plaisirs des yeux des bibelots et les meubles normands. 
-Rue d'Amiette-

La place du Lieutenant Aubert était au Moyen-Âge la plus grande de la cité ; s'y déroulait la fameuse fête des Conards. Prendre à droite, la rue Eau de Robec avec son architecture caractéristique de la teinturerie puis le pittoresque Passage de la petite-Horloge pour déboucher rue des Faulx sur une superbe vue de l'Abbaye Saint-Ouen.

-Rue Eau de Robec-

-Passage de la Petite Horloge-

(11 et 12) : Dans le jardin de l'abbaye Saint-Ouen (XIV° siècle), une statue de Rollon rappelle qu'il est le fondateur de la Normandie. Par le remarquable pendentif du porche des Mamousets pénétrer dans l'abbaye. 
-Abbaye Saint-Ouen-

La pureté de la nef est saisissante de légèreté malgré ses 134 mètres de longueur et sa clef de voûte à 32 mètres du sol. Ses orgues sont célèbres et Marcel Dupré en fut son organiste titulaire. Il faut aussi remarquer la surface exceptionnelle des vitraux des XIV° au XVI° siècles. 

Nef de l'abbaye Saint-Ouen-

Quand on sort de l'abbaye en traversant l'Hôtel de ville, on ne peut qu'admirer son escalier monumental. l'Hôtel de Ville est l'ancien dortoir des moines. 

-Escalier de l'Hôtel de Ville-

Au milieu de la Place Charles de Gaulle, La statue de Napoléon est impressionnante.

-Napoléon-

Si votre disponibilité le permet, ça vaut le coup de monter jusqu'à la Place de la Rougemare, sa chapelle Saint-Louis. Cette place était la plus vaste à la Révolution et fut le théâtre d'événements dramatiques. 
-Place Rougemare-


L'imposante  fontaine Sainte Marie (9) vaut un petit coup d’œil.

-Fontaine Sainte Marie-

Redescendre vers le centre ville par les pittoresques rues Beau-Voisine et de l'Hôpital pour se diriger vers le  Palais de Justice (22) incontournable chef-d'oeuvre architectural de la Renaissance. C'est aussi le siège de l'ancien Parlement de Normandie et l'actuel Palais de Justice. Sous la cours intérieur, j'ai eu le privilège de visiter l'ancienne Universalité juive, détruite par Philippe Le Bel en 1306. La deuxième gargouille au dessus de l'escalier d'honneur vaut un coup d’œil malicieux : un phallus en érection sur lequel se promène un escargot (emblème des tailleurs de pierres) fixera à jamais votre mémoire de votre visite de Rouen.

Si vous disposez de la journée complète, vous pouvez prendre un bon petit repas place du Vieux Marché dans un des nombreux restaurants selon vos goûts gastronomiques. Puis approfondir la découverte de la ville.

Je vous conseille la gare de Rouen (1) avec son style Art Déco et la demeure de Ferdinand Marrou
-Gare rive droite-

-demeure de Ferdinand Marrou-

les vitraux de l'église Saint-Romain ( 2) 


le café Métropole (3) classé 1920 : Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, les amants existentialistes y écrivaient ensemble entre 1932 et 1934.

-Buste de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre-


-Café Métropole-

La Tour Jeanne d'Arc (3) et son musée, c'est l'ancien donjon du château Philippe- Auguste construit sur l'emplacement de l’Amphithéâtre gallo-romain.

-Tour Jeanne d'Arc-


Si vous disposez de plusieurs jours, le Port de Rouen mérite une visite mais sont surtout incontournables plusieurs musées.

-Panorama de Canteleu-

Le musée des Beaux Arts (5) avec une des plus belle collection nationale de 700 toiles et de sculptures.

Le musée de la Ferronnerie ( 6) offre la plus prestigieuse collection d'Europe de 1200 pièces de fer forgé du III° au XIX° siècles.

Le musée de la Faïence présente plusieurs centaines de pièces du XVI° au XVIII° siècles et de la célèbre "faïence de Rouen" qui fut exporté dans le monde entier.

Le musée des Antiquités (8) présente des pièces allant de la Pré-Histoire, de l'Âge de bronze, de l'époque Gallo-romaine, des Vikings, du Moyen-Âge, de la tapisserie, d'objets divers jusqu'au XIX° siècle.

Le musée Flaubert (30), installé dans les appartements de la famille Flaubert (chirurgien de l'hôpital) présente outre des objets familiaux, une collection de céramiques pharmaceutiques, d'outillage médico-chirurgicale, d'écorchés et de statues des saints guérisseurs pouvant intéressés le public.

Plusieurs articles de ce blog renvoient d'ailleurs à ces centres d'intérêts. ( 29 décembre 2018)





LE SECRET DU CHAT NOIR

-Chat noir (Rouen)-

De l'Aître Saint-Maclou

-La cour carré de l'aître Saint Maclou (Rouen)-


-Colonnes et décors (Rouen)6

L'Aître-Saint-Maclou est le dernier exemples en Europe des charniers médiévaux.




- Les Photos sont de Jacques Charrat -

J'y ai suivi les cours du soir à l'école des Beaux-arts, qui était alors située dans l'Aître-Saint-Maclou, entre 1964 et 1967 et chaque fois que je le fais visiter, je m'arrête devant une petite lucarne à l'entrée droite.



-escalier menant aux galeries (Rouen)-

Pourquoi donc ?
Une coutume, remontant à la préhistoire, voulait que tout bâtiment reposât sur un sacrifice. Avant la chrétienté, on sacrifiait le premier-né d'une famille ; après, la superstition populaire, pour chasser le mauvais sort, voulait qu'on emmurât vivant un animal domestique lors de la construction de l'édifice. Ici, c'est un chat noir, symbole du Diable qui fut sacrifié.

Cette pratique ne disparut qu'après la Révolution dans les grandes villes mais continua à sévir longtemps dans les campagnes reculées.


-Le chat momifié (Rouen)

Dans cette petite lucarne on voit dons les restes d'un chat desséché depuis les terribles épidémies de peste-noire de 1348 qui allait ravager la population rouennaise durant trois siècles.


Les hommes cherchent toujours un sens aux causes de leurs épreuves. Soit leur intelligence est au service de la rationalité fondée sur l'observation scientifique, soit leur angoisse irrationnelle les conduit vers les superstitions les plus redoutables. 

Le bacille pesteux ne fut découvert qu'en 1894 à Hong-Kong par le bactériologue Alexandre Yersin. 
La peste noir était donc incompréhensible, mystérieuse, imprévisible et malheureusement incurable pour les populations touchées. Elles n'avaient en effet, aucun moyen de savoir que son vecteur est la puce du rat domestique, arrivé en occident par les bateaux.

Le malheureux touché par la "morille" ressentait d'abord une grande chaleur intérieure et un grand froid extérieur, accompagnés de fortes douleurs de tête et une fièvre carabinée. 3 ou 5 jours après il se mettait à délirer et mourait dans le coma.

Quand les hommes entre le XIV° et XVII° siècles subirent cet effroyable fléau, ils pensèrent que c'était une punition divine qui leur tombait sur la tête et se tournèrent soit vers  la religion soit vers les pratiques médicales inefficaces, soit vers les croyances superstitieuses.

D'où vient la peur du char noir ?

Les superstitions autour du chat sont mentionnées clairement au temps des pharaons égyptiens. Les yeux du chat, reflétant la lumière symbolisaient le pouvoir du dieu Râ, le soleil. Mais paradoxalement un chat noir évoquait l'ennemi éthiopien noir de peau, l'image du Diable !

En occident, le chat était le compagnon des sorcières et le chat noir représentait Satan, la luxure, les ténèbres, la mort.

On comprend alors pourquoi les hommes cherchaient des boucs-émissaires (innocents bien sûr) face à leurs malheurs dont ils ne comprenaient pas les causes. Ils cherchaient à écarter le mauvais sort, à se protéger du Diable, à se réconcilier avec les forces divines. 

L'Aître Saint-Maclou garde les témoignages de ce terrible passé. Le chat noir momifié les confirme et les fouilles archéologiques les révèlent d'une façon saisissante. (17 octobre 2018)

20 juin 2019 : complètement INNATTENDUE ! Cette histoire diabolique du chat noir emmuré vivant vient d'être démasquée comme un canular des étudiants de l'Ecole des Beaux Arts dans les années 1950 ! 
J'ai fait visité Rouen et l'Aître Saint-Maclou des dizaines de fois en racontant cette légende... Comme quoi il faut se méfier des traditions orales non vérifiées... Mais je continuerai à raconter cette histoire dont la symbolique est réelle mais la chute en sera la vérité rétablie.


-Squelettes de la Grande peste noire (Rouen)-


Note :
 le nom "aître" vient du latin "atrium" qui désigne la cour intérieure.